Je t'apporte un iris cueilli dans une eau sombre Pour toi, nymphe des bois, par moi, nymphe de l'eau, C'est l'iris des marais immobiles, roseau Rigide, où triste, oscille une fleur lourde d'ombre. |
J'ai brisé, qui semblait un bleu regard de l'air, L'iris du silence et des fabuleux rivages; J'ai pris la tige verte entre mes doigts sauvages Et j'ai mordu la fleur comme une faible chair. |
Les gestes et les fleurs,ô sereine ingénue, Parleront pour ma bouche impatiente et nue, Où brûlent mes désirs et l'espoir de tes mains : Accueille ici mon âme étrangement fleurie Et montre à mes pieds par quels obscurs chemins Je mêlerai ta honte à ma vaste incurie. |
Pierre Louÿs
O mois des floraisons mois des métamorphoses
Mai qui fut sans nuage et Juin poignardé
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Ni ceux que le printemps dans les plis a gardés
Je n’oublierai jamais l’illusion tragique
Le cortège les cris la foule et le soleil
Les chars chargés d’amour les dons de la Belgique
L’air qui tremble et la route à ce bourdon d’abeilles
Le triomphe imprudent qui prime la querelle
Le sang que préfigure en carmin le baiser
Et ceux qui vont mourir debout dans les tourelles
Entourés de lilas par un peuple grisé
Je n’oublierai jamais les jardins de la France
Semblables aux missels des siècles disparus
Ni le trouble des soirs l’énigme du silence
Les roses tout le long du chemin parcouru
Le démenti des fleurs au vent de la panique
Aux soldats qui passaient sur l’aile de la peur
Aux vélos délirants aux canons ironiques
Au pitoyable accoutrement des faux campeurs
Mais je ne sais pourquoi ce tourbillon d’images
Me ramène toujours au même point d’arrêt
A Sainte-Marthe Un général De noirs ramages
Une villa normande au bord de la forêt
Tout se tait L’ennemi dans l’ombre se repose
On nous a dit ce soir que Paris s’est rendu
Je n’oublierai jamais les lilas ni les roses
Et ni les deux amours que nous avons perdus
Bouquets du premier jour lilas lilas des Flandres
Douceur de l’ombre dont la mort farde les joues
Et vous bouquets de la retraite roses tendres
Couleur de l’incendie au loin roses d’Anjou
Louis Aragon, Le Crève-coeur, 1941
Des grappes dorées du couchant aux noires violettes de l’ombre
Je navigue sur des fleuves aux multiples sonorités.
Mes lèvres boivent sur tes lèvres, la vie.
Tes mains sont douces dans les miennes.
Tu as mis le feu à tous mes oublis.
Sous la lune de fleur d’oranger, je goûte la chair laiteuse de la nuit.
Au bord des longs chemins poussent des grandes fleurs en ombelle,
Des champignons à lamelles, et des sirupeux fruits couleur de sang.
Certains rêveurs causent tout haut et divaguent dans des flâneries sans fin.
Ils s’abreuvent du suc des feuilles subulées et des gouttes instillées d’arômes alambiqués......
LE CYTISE
Le ciel est pur, la lune est sans nuage :
Déjà la nuit au calice des fleurs
Verse la perle et l’ambre de ses pleurs ;
Aucun zéphyr n’agite le feuillage.
Sous un berceau, tranquillement assis,
Où le lilas flotte et pend sur ma tête,
Je sens couler mes pensers rafraîchis
Dans les parfums que la nature apprête.
Des bois dont l’ombre, en ces prés blanchissants,
Avec lenteur se dessine et repose,
Deux rossignols, jaloux de leurs accents,
Vont tour à tour réveiller le printemps
Qui sommeillait sous ces touffes de rose.
Mélodieux, solitaire Ségrais,
Jusqu’à mon coeur vous portez votre paix !
Des prés aussi traversant le silence,
J’entends au loin, vers ce riant séjour,
La voix du chien qui gronde et veille autour
De l’humble toit qu’habite l’innocence.
Mais quoi ! déjà, belle nuit, je te perds !
Parmi les cieux à l’aurore entrouverts,
Phébé n’a plus que des clartés mourantes,
Et le zéphyr, en rasant le verger,
De l’orient, avec un bruit léger,
Se vient poser sur ces tiges tremblantes.
Commentaires
Bonjour, votre article est magnifique, toutes ces fleurs, ces arbres fleuris, le mois de mai est plein de vie dommage que chez moi en normandie il ne fasse que pleuvoir . Bonne journée Neverland
Bon je me suis servie, j'ai fait un beau bouquet et je repars, merciiiiiii