Né à Hull, en Angleterre, Tim Thompson, peintre britannique,
a passé son enfance à partir de l'âge de cinq ans dans les îles Channel,
où son intérêt pour la mer et la voile d'abord développé.
Il vit maintenant à Saltash, Cornwall au Royaume-Uni, avec sa femme Sharon et ses filles Houx et Gemma.
Tim a commencé sa carrière de peintre à 27 ans et a établi sa réputation avec des peintures nautiques de sujets des navires de l'époque de Drake, en passant par les voiliers de course modernes.
Il est réputé pour son souci du détail et sa capacité à créer des images spectaculaires et atmosphériques.
À travers la mer tropicale,
Sous un soleil à rendre fou,
Avec des lingots plein sa cale,
Le navire vient du Pérou.
Le blason d’Espagne et d’Autriche
Palpite sur son pavillon.
Vent arrière, pompeux et riche,
Il revient, le lourd galion.
La rançon de vingt rois voyage
Dans son flanc de l’onde émergeant,
Et l’écume de son sillage
Est comme une sueur d’argent.
Sa marche est imposante et fière ;
Gonflé d’or, il est tout doré,
Des fanaux du château d’arrière
Jusqu’au Neptune du beaupré ;
Et la caronade qui bâille
Au sabord sculpté d’ornements
Semble être chargée à mitraille
De saphirs et de diamants.
Mais, à bord du vaisseau féerique
Naviguant sous des cieux sereins,
L’immonde virus d’Amérique
Infecte le sang des marins.
La hideuse floraison pousse,
Sans que rien y puisse obvier,
Sur le frais visage du mousse
Et sur le front brun du gabier.
Tous ont les honteuses macules
Du poison qui fait son travail ;
Les mains sont noires de pustules
Du pilote à son gouvernail ;
Et, défiguré par un chancre,
Songeant qu’il faudra bien, un jour,
Rentrer au port et jeter l’ancre,
L’amiral a peur du retour.
Horreur ! grâce au vent qui l’entraîne,
Le sinistre vaisseau-trésor
Ramène une double gangrène,
La lèpre et le besoin de l’or ;
Et pour qu’elle s’y développe
De nation en nation,
Ces maudits portent à l’Europe
L’incurable contagion.
Pavillon flottant, tête basse,
Ils vont, mornes, dans la splendeur…
― Vois ce riche insolent qui passe,
Il a la peste dans le cœur !
L’océan roule en paix sa houle souveraine,
Où, mobile, se joue un reflet de ciel clair :
Et, les ailes au vent, comme un oiseau de l’air,
Notre steamer géant y plonge sa carène.
Le soleil radieux s’enfonce dans la mer,
Dorant l’immensité de sa splendeur sereine ;
Sur les flots monte au loin comme un chant de sirène…
Et pourtant, sur ma lèvre erre un sourire amer.
Le spectacle est charmant, féerique, unique au monde ;
Mais j’aime mieux les soirs où l’âpre bise gronde
Et dans les grands huniers jette son cri strident ;
Ah ! c’est qu’il est trop lent le vaisseau qui m’enlève,
Et que je vois là-bas, loin là-bas, dans mon rêve,
Un doux berceau béni qu’on berce en m’attendant.
Louis-Honoré FRÉCHETTE
(1880)
BONNE journée ......
Commentaires
Bonjour
Ses peintures sont magnifiques!
Tu as vu l'article que je t'ai dédié, sur le coucou?
Belle journée
Bisous
Bonjour,
Je ne connaissais pas cet artiste...Quelle tendresse dans ses oeuvres, j'aime beaucoup.
Lumineuse journée à toi
bises
Co